jeudi 9 janvier 2014

Conversion des Jrais au christianisme et inculturation



 François Quang - année de la foi - 8/2013

  Quand il y a une ou plusieurs nouvelles personnes qui veulent entrer au catéchuménat, le dirigeant de la communauté de leur village – appelé akõ-khul – les emmène au-devant de l’assemblée dominicale en leur demandant : “Ih plơi hlơi? Ih nao pơ anai, ih kiang hgơt ?” (« De quel village viens-tu ?  Que veux-tu ici ?»). La plupart répondent : «Kâo su tơlơi hiăm » (« Je cherche du bien »). Ils se mettent alors à genoux. La communauté prie pour eux par des prières spontanées. Pour terminer ce rite d’entrée dans la communauté chrétienne, les akõ-khul du village viennent leur serrer la main. Ils continuent à accompagner ces catéchumènes jusqu’à leur baptême lors de la nuit pascale.

Les questions sont nombreuses : Que signifie exactement « le bien » qu’ils souhaitent ? Pourquoi veulent-ils se faire baptiser alors que le climat religieux dans leur région est, à vrai dire, critique, et que le lieu du rassemblement dominical se résume à une toiture - toutes les célébrations se passent presqu’en plein air ? Qu’attendent-ils de la communauté catholique ? Quelle orientation suivre alors pour une pastorale catéchétique ? Comment faire alors que le pasteur n’est pas de même culture que l’ethnie à évangéliser et que les conditions sont loin d’être favorables à l’évangélisation ?

Les vagues de conversion au christianisme se succèdent pourtant, de nouveaux catéchumènes répondent à l’appel de l’Évangile. Ce texte ne souhaite que présenter quelques échos du catéchuménat des adultes dans la région de Yali, et, à partir de là, proposer quelques réflexions sur la pratique de la pastorale catéchétique d’ici.