François Quang - année de la foi - 8/2013
Quand il y a une ou plusieurs nouvelles personnes qui
veulent entrer au catéchuménat, le dirigeant de la communauté de leur village –
appelé akõ-khul – les emmène
au-devant de l’assemblée dominicale en leur demandant : “Ih plơi hlơi? Ih nao pơ anai, ih kiang hgơt
?” (« De quel village viens-tu ? Que veux-tu ici ?»).
La plupart répondent : «Kâo su tơlơi
hiăm » (« Je cherche du bien »). Ils se mettent alors à genoux. La communauté prie pour
eux par des prières spontanées. Pour terminer ce rite d’entrée dans la
communauté chrétienne, les akõ-khul du
village viennent leur serrer la main. Ils continuent à accompagner ces
catéchumènes jusqu’à leur baptême lors de la nuit pascale.
Les questions sont nombreuses : Que signifie
exactement « le bien »
qu’ils souhaitent ? Pourquoi veulent-ils se faire baptiser alors que le
climat religieux dans leur région est, à vrai dire, critique, et que le lieu du
rassemblement dominical se résume à une toiture - toutes les célébrations
se passent presqu’en plein air ? Qu’attendent-ils de la communauté
catholique ? Quelle orientation suivre alors pour une pastorale catéchétique
? Comment faire alors que le pasteur n’est pas de même culture que l’ethnie à
évangéliser et que les conditions sont loin d’être favorables à l’évangélisation ?
Les vagues de conversion au christianisme se succèdent
pourtant, de nouveaux catéchumènes répondent à l’appel de l’Évangile. Ce texte
ne souhaite que présenter quelques échos du catéchuménat des adultes dans la région de
Yali, et, à partir de là, proposer quelques réflexions sur la pratique de la
pastorale catéchétique d’ici.